Lubna AZABAL
 Actrice belge
Avec une grâce de danseuse classique et une folie de chanteuse de rock, Lubna Azabal pratique un cinéma nomade qui l’amène du Maghreb à Israël, d’Hollywood à Bruxelles avec une grande liberté. "Je suis de là où je vais", aime-t-elle à répéter. De père marocain, tenancier de bar et de mère espagnole, Lubna Azabal voit le jour à Bruxelles le 15 août 1973. Elle quitte sa famille à 15 ans, très marquée par le décès de son frère deux ans plus tôt. Serveuse dans un bar, un ami photographe l’encourage à s’inscrire au Conservatoire royal de Bruxelles. Elle entame une carrière de comédienne de théâtre en Belgique avec Dona Rosita de Garcia Lorca, L’Horloge et le désert du palestinien Ghassan Kanafani, Une Nuit arabe de l’allemand Roland Schimmelpfenning et Le Tampon de l’algérien francophone Aziz Chouaki.. En 1997, Vincent Lannoo l'engage pour donner la réplique à Olivier Gourmet dans son court métrage J'adore le cinéma.
Révélée par André Téchiné et Tony Gatlif
Sa double culture lui ouvre les portes tant du cinéma français que des cinémas arabes et sa maîtrise de l’anglais lui permet une percée dans les productions US. André Techiné l'engage pour camper Sarah, la compagne marocaine de Stéphane Rideau dans Loin, puis le double rôle de Nadia et Aicha dans Les Temps changent, retrouvailles dans le fil et à l’écran de Catherine Deneuve et Gérard Depardieu. La jeune actrice incarne ensuite une jeune juive travaillant dans un atelier de confection après la guerre dans Un monde presque paisible de Michel Deville. Elle privilégie le cinéma d’auteur aussi bien arabe dans Viva Laldjérie de Nadir Moknèche, Paradise Now du palestinien Hany Abu-Assad que français avec l’arménien Robert Kechichian dans Aram, un petit rôle de beure dans 25 degrés en hiver du belge Stéphane Vuillet et surtout Exils où elle traverse l’Andalousie pour se rendre en Algérie avec son compagnon Romain Duris sous la direction du réalisateur gitan Tony Gatlif. Elle inaugure avec ce film sa première venue à Cannes. Elle remonte sur les planches en 2006 pour L’île des Esclaves de Marivaux. On la retrouve aussi bien dirigée par des cinéastes débutants comme Jalil Lespert dans 24 mesures, Éléonore Faucher dans Gamine, Frédéric Ledoux dans Une Chaîne pour deux, Ismaël Ferroukhi dans Les Hommes libres que des grands cinéastes internationaux comme Ridley Scott dans Mensonges d’État avec Leonardo DiCaprio et Russell Crowe, Denis Villeneuve dans Incendies où elle dresse le portrait bouleversant d’un mère de jumeaux en quête de vérité sur leur passé ou Ralph Fiennes pour son premier film historique Ennemis jurés d’après Coriolan de Shakespeare.
Un cinéma nomade et sociétal
Lubna Azabal participe à de belles analyses sociétales avec Goodbye Morocco de Nadir Moknèche sur fond de problématiques idéologiques et religieuses, La Marche de Nabil Ben Yadir, inspiré de la marche des Beurs de 1983, Ma révolution de Ramzi Ben Sliman sur un adolescent devenu par amour un symbole de la révolution tunisienne ou L’affaire Ustica qui revient sur la tragédie aérienne qui a eu lieu en 1980. Si ses films deviennent un peu confidentiels, elle s’illustre dans Sofia de Meryem Benm’Barek en femme marocaine dont la fille est emprisonnée pour être enceinte hors mariage, Tel Aviv on Fire, une comédie israélienne où un Palestinien se fait passer pour le scénariste d’une série à succès et Adam de Maryam Touzani, rencontre entre la veuve méfiante interprétée par Lubna Azabal et une jeune fille prête à accoucher en recherche de logement jouée par Nisrin Erradi. Elle obtient un Magritte de la meilleure actrice pour Tueurs de François Troukens et Jean-François Hensgens où elle occupe le premier rôle auprès d’Olivier Gourmet. Elle avait obtenu déjà deux statuettes belges pour Incendies comme meilleure actrice et La Marche comme actrice de complément. L’actrice participe à plusieurs séries télévisées comme Nox de Mabrouk El Mechri, Les Rivières pourpres, La Trêve, L’Effondrement ou Braqueurs de Julien Leclerc. Elle partage la vie depuis 1991 avec un financier qui sans faire partie du métier du cinéma suit de très près sa carrière.


FILMOGRAPHIE :

Avec Tony Gatlif
1997 : J'adore le cinéma de Vincent Lannoo (cm)
1998 : Pure Fiction de Marian Handwerker
1999 : Les Siestes grenadine de Mahmoud Ben Mahmoud
2001 : Loin d’André Téchiné
2002 : Aram de Robert Kechichian
2002 : La Source des Sarrazins de Denis Malleval (tv)
2002 : Sens dessus dessous de Vincent Buffé
2003 : Un monde presque paisible de Michel Deville
2003 : Une minute de soleil en moins de Nabil Ayouch (tv)
2004 : 25 degrés en hiver de Stéphane Vuillet
2004 : Exils de Tony Gatlif
2004 : Les Temps qui changent d’André Téchiné
2004 : Viva Laldjérie de Nadir Moknèche
2005 : Paradise Now de Hany Abu-Assad
2006 : Callisto de Boris Vassallo (cm)
2006 : Écho de Yann Gozlan (cm)
2007 : 24 mesures de Jalil Lespert
2007 : Strangers d’Erez Tadmor & Guy Nattiv
2008 : Gamines d’Éléonore Faucher
2008 : Une chaîne pour deux de Frédéric Ledoux
2008 : Mensonges d’État (Body of Lies) de Ridley Scott
2009 : On achève bien les disc-jockeys d’Orso Miret (tv)
2009 : Occupation (Occupation) de Nick Murphy (tv)
2010 : Comme les cinq doigts de la main d’Alexandre Arcady
2010 : I Am Slave de Gabriel Range
2010 : Incendies de Denis Villeneuve
2011 : Here (Here) de Braden King
2011 : Lipstikka (Lipstikka) de Jonathan Sagall
2011 : Le Repaire de la Vouivre d’Edwin Baily (tv)
2011 : In the Last Moment d’Oystein Stene (cm)
2011 : Les Hommes libres d’Ismaël Ferroukhi
2011 : Des vents contraires de Jalil Lespert
2011 : Tout le monde descend ! de Renaud Bertrand (tv)
2012 : Ennemis jurés (Coriolanus) de Ralph Fiennes
2012 : Moi tout seul de Sylvie Ballyot (cm)
2012 : Goodbye Morocco de Nadir Moknèche
2013 : La Marche de Nabil Ben Yadir
2013 : Rock the Casbah de Laila Marrakchi
2013 : Le Donne della Vucciria de Hiam Abbass (cm)
2014 : Reprieve de Lorian James Delman (cm)
2014 : The Honourable Woman de Hugo Blick (tv)
2014 : Disney Ramallah de Tamara Erde (cm)
2015 : Alaska de Claudio Cupellini
2015 : Trepalium de Vincent Lannoo (tv)
2016 : Accusé, L'Histoire d’Arnaud de Julien Despaux (tv)
2016 : Ma révolution de Ramzi Ben Sliman
2016 : L’Affaire Ustica (Ustica: The Missing Paper) de Renzo Martinelli
2016 : Betelgeuse de Bruno Tracq (cm)
2016 : Light Thereafter de Konstantin Bojanov
2017 : Lola Pater de Nadir Moknèche
2017 : La Particule humaine (Grain) de Semih Kaplanoglu
2017 : Glacé de Laurent Herbiet (tv)
2017 : Prendre le large de Gaël Morel
2017 : On l'appelait Ruby de Laurent Tuel (tv)
2017 : Quartier des Banques de Fulvio Bernasconi (tv)
2017 : Tueurs de François Troukens et Jean-François Hensgens
2018 : Marie Madeleine (Mary Magdalene) de Garth Davis
2018 : Bluebird (A Bluebird in My Heart) de Jérémie Guez
2018 : Sofia de Meryem Benm'Barek
2018 : Nox de Mabrouk el Mechri (tv)
2018 : Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi
2018 : The Little Drummer Girl de Park Chan-wook (tv)
2018 : Lockdown de Koen Van Sande (cm)
2018 : La Trêve de Matthieu Donck et Valeria Zunzun (tv)
2019 : Hellhole de Bas Devos
2019 : L'Effondrement de Jérémy Bernard, Guillaume Desjardins, Bastien Ughetto (tv)
2019 : Adam de Maryam Touzani
2020 : Cheyenne et Lola de Virginie Brac (tv)
2021 : Suicide Club d’Antoine Delelis
2021 : Braqueurs de Julien Leclercq (tv)
2022 : The Love (El Houb) de Shariff Nasr
2022 : Rebel d’Adil El Arbi et Bilall Fallah
2022 : Champion de Mona Achache (tv)
2022 : La Vie me va bien d’Al Hadi Ulad-Mohand
2022 : Simone, le voyage du siècle d’Olivier Dahan
2022 : Le Bleu du caftan de Maryam Touzani
2022 : Pour la France de Rachid Hami
2023 : L'air de la mer rend libre de Nadir Moknèche
2023 : Amal, un esprit libre de Jawad Rhalib
2023 : Alphonse de Nicolas Bedos (tv)
2024 : Des Blessures invisibles de Sarah Marx (tv)
2024 : Une Vie rêvée de Morgan Simon
2024 : Rabia de Mareike Engelhardt
2024 : L'école des espions d'Elsa Bennett (tv)
2024 : Maldoror de Fabrice Du Welz


Filmographie de Lubna AZABAL
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs A > Contact