|  | Michel AUCLAIR | |
| Acteur français | ||
|  | À l'écran tout au moins, rarement un sourire aura éclairé son visage. Campant tout autant des personnages tourmenteurs que tourmentés, Michel Auclair ne donna que rarement dans la fantaisie. Pour une Fête à Henriette, combien de Maudits ou de Fanatiques. Il mena sa carrière à l'écart des concessions de mode, méritant, comme ces chemins trop rarement empruntés, le qualificatif de comédien de traverse. C'est à Coblence, en Allemagne que naît le 14 septembre 1922 Vladimir Vujovic. Son père, Voja, d'origine yougoslave, est avocat et sa mère Charlotte Caspar, française est biologiste. Vladimir suit ses parents qui s'installent dans la région parisienne où se déroule son enfance. Pensionnaire au collège d'Annel à côté de Compiègne, il y rencontre des cadets qu'il retrouvera par la suite, Jean-Claude Pascal et Michel Piccoli. À ce moment-là, il adopte le prénom français de Pierre. Les études ne tentent guère notre jeune homme qui se sent irrésistiblement attiré par le théâtre. Son oncle Jean Marchat, dirige avec Marcel Herrand le Théâtre des Mathurins. Il passe par le Conservatoire et se produit au Théâtre de l'Œuvre sous la direction de Jean-Louis Barrault. C'est ainsi qu'il va aborder des auteurs aussi différents que Paul Claudel, Alfred de Musset ou Jean Cocteau dans de petits rôles, certes, mais l'essentiel n'est-il pas d'être sur la scène. S'inspirant de la pièce éponyme de Charles Vildrac, il choisit comme nom de scène Michel Auclair. Héros désenchanté Le «bébé» de Maria Casares perd peu à peu ses joues de poupon et devient un homme séduisant, dont le regard mélancolique lui donne une gravité dans des rôles difficiles, ingrats ou mystérieux dont il se tire de manière sobre et réservée. Ses débuts sont marqués par le rôle de Ludovic dans La belle et la bête de Jean Cocteau où il dispute à son frère Jean Marais le cour de la belle Josette Day. Il prête son visage mélancolique, un peu boudeur, attachant et douloureux à des héros dévoyés, faibles, névrosés et hésitants comme Des Grieux dans Manon de Clouzot, le criminel homosexuel des Maudits de Clément, le gigolo assassin d'Éternel Conflit, le pilote du Paradis des Pilotes perdus, l'assassin en puissance de L'Invité du Mardi, l'amant de l'accusée dans Justice est fait et le charmant voyou de La Fête à Henriette de Duvivier. Une carrière internationale Le cinéma transalpin fait appel à lui. Partisan garibaldien dans Les Chemises rouges il tient dans ses bras la piquante Anna-Maria Ferrero dans Les deux Vérités, Antonella Lualdi dans La Fille du régiment, Elsa Martinelli dans La fille de la rizière et incarne André Chénier dans Le souffle de la liberté. En 1956, au faîte de sa gloire, il fait une apparition surprenante dans Drôle de Frimousse dans un personnage tranchant avec la légèreté de la comédie musicale où Fred Astaire et Audrey Hepburn vivent une gentillette romance. En France, il devient un second rôle veule et cynique dans Les Fanatiques avec Pierre Fresnay, Les Amants de demain avec Édith Piaf, Maigret et l'affaire Saint-Fiacre avec Jean Gabin. Un homme discret Mais Michel Auclair ne prend pas le train de la Nouvelle Vague et sa carrière va stagner, se limitant à des rôles de second plan dans des films de bonne facture comme Sous le signe du taureau, Sept morts sur ordonnance, Le coup de sirocco et plusieurs films produit par Alain Delon comme Trois hommes à abattre, Pour la peau d'un flic ou Le Toubib. Inquiétant dans Mille milliards de dollars, Le Juge Fayard dit le Shérif ou Rue Barbare, il s'amuse à camper un empereur romain anachronique dans Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ de Jean Yanne. Sa dernière apparition sur le grand écran sera posthume puisque Torquemada avec Francisco Rabal, ne sortira qu'après son décès. À partir de 1960, Michel Auclair se montre à la télévision à de nombreuses reprises (Bel ami, Nestor Burma, Madame de Sourdis) et poursuit une belle carrière au théâtre. Sur le plan privé, il vit au début des années 50, une idylle très médiatisée avec Barbara Laage, sa partenaire dans Zoé et Quai des blondes. Il est le père de David, un fils que lui a donné son épouse Dominique Homo. Alors qu'il se trouvait en vacances en famille dans le Var, une hémorragie cérébrale l'emporte bien trop tôt, à 66 ans, le 7 janvier 1988. Éloigné des honneurs, discret, d'une grande exigence, Michel Auclair n'a jamais cédé à la tentation des films alimentaires, privilégiant la qualité dans chacun de ses rôles. C'est tout à son honneur. FILMOGRAPHIE : | |
|  Avec Henri-Georges Clouzot et Cécile Aubry | 1945 : Les malheurs de Sophie de Jacqueline Audry 1945 : La belle et la bête de Jean Cocteau 1946 : Les maudits de René Clément 1947 : Eternel conflit de Georges Lacombe 1948 : Manon d'Henri-Georges Clouzot 1948 : Le paradis des pilotes perdus de Georges Lampin 1949 : Singoalla de Christian-Jaque 1949 : L'invité du mardi de Jacques Deval 1950 : Justice est faite d'André Cayatte 1950 : Pas de pitié pour les femmes de Christian Stengel 1950 : L'aiguille rouge d'Emil Edwin Reinert 1951 : Les deux vérités (Le due verità) d'Antonio Leonviola 1952 : Les chemises rouges (Camicie rosse) de Goffredo Alessandrini 1952 : La fête à Henriette de Julien Duvivier 1952 : Valse dans la nuit (Unter den tausend Lanternen) d'Erich Engel 1953 : Zoé de Charles Brabant 1953 : La fille du régiment (Die Tochter der Kompanie) de Géza von Bolváry 1953 : La fille du régiment (La figlia del reggimento) de Tullio Covaz 1953 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry 1954 : La patrouille des sables de René Chanas 1954 : Trois Hommes vont mourir (Tres hombres van a morir) de Feliciano Catalán 1954 : Bonnes à tuer d'Henri Decoin 1954 : Quai des blondes de Paul Cadéac 1954 : Double destin (Das zweite Leben) de Victor Vicas 1955 : Le souffle de la liberté (Andrea Chenier) de Clemente Fracassi 1955 : La fille de la rizière (La Risaia) de Raffaello Matarazzo 1956 : L'irrésistible Catherine d'André Pergament 1956 : Reproduction interdite de Gilles Grangier 1956 : Le renard de Paris (Der Fuchs von Paris) de Paul May 1957 : Les fanatiques d'Alex Joffé 1957 : Drôle de frimousse (Funny Face) de Stanley Donen 1958 : Les amants de demain de Marcel Blistène 1959 : Maigret et l'affaire Saint-Fiacre de Jean Delannoy 1959 : Une fille pour l'été d'Edouard Molinaro 1960 : Meurtre en quarante-cinq tours d'Etienne Périer 1961 : Le rendez-vous de minuit de Roger Leenhardt 1961 : L'éducation sentimentale d'Alexandre Astruc 1962 : Deux têtes folles (Paris when it sizzles) de Richard Quine 1962 : Vacances portugaises de Pierre Kast 1963 : Mort, où est ta victoire ? d'Hervé Bromberger 1963 : Symphonie pour un massacre de Jacques Deray 1963 : Trafic dans l'ombre d'Antoine d'Ormesson 1965 : La chance et l'amour de Bertrand Tavernier, segment Une chance explosive 1966 : Le voyage du père de Denys de La Patellière 1968 : Sous le signe de Monte-Cristo d'André Hunebelle 1968 : Sous le signe du taureau de Gilles Grangier 1969 : Le cour fou de Jean-Gabriel Albicocco 1970 : Les mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau 1972 : Décembre de Mohammed Lakhdar-Hamina 1972 : L'impossible objet (Impossible object) de John Frankenheimer 1973 : Chacal (The day of the Jackal) de Fred Zinnemann 1973 : Les guichets du Louvre de Michel Mitrani 1974 : Souvenirs d'en France d'André Téchiné 1975 : Sept morts sur ordonnance de Jacques Rouffio 1976 : Le juge Fayard dit « le Shérif » d'Yves Boisset 1978 : Le coup de sirocco d'Alexandre Arcady 1979 : L'amour en question d'André Cayatte 1979 : Le toubib de Pierre Granier-Deferre 1980 : Trois hommes à abattre de Jacques Deray 1981 : Pour la peau d'un flic d'Alain Delon 1981 : Mille milliards de dollars d'Henri Verneuil 1982 : Deux heures moins le quart avant Jésus Christ de Jean Yanne 1982 : Enigma (Enigma) de Jeannot Szwarc 1983 : Rue Barbare de Gilles Béhat 1983 : Monsieur le président (El señor Presidente) de Manuel Octavio Gómez 1983 : Le bon plaisir de Francis Girod 1987 : Preuve d'amour de Miguel Courtois 1988 : Torquemada de Stanislav Barabas Pour la télévision : 1962 : Il est minuit docteur Schweitzer de Gilbert Pineau 1962 : Le Mal court d'Alain Boudet 1964 : La Chambre de Michel Mitrani 1965 : Huis clos de Michel Mitrani 1965 : Bonjour tristesse, de François Chatel 1969 : Salomé de Pierre Koralnik 1973 : Genitrix de Paul Paviot 1974 : Faites entrer Monsieur Ariman d'Alain Dhénaut 1975 : Le Prix de René Lucot 1979 : Madame Sourdis de Caroline Huppert 1980 : Docteur Teyran de Jean Chapot 1980 : Lettres d'amour sur papier bleu d'Édouard Logereau 1981 : Les Avocats du diable d'André Cayatte 1981 : Martine Verdier de Bernard Toublanc-Michel 1982 : Les Invités de Roger Pigaut 1982 : Lise et Laura d'Henri Helman 1983 : Bel-Ami de Pierre Cardinal 1985 : Christophe Colomb (Christopher Columbus) d'Alberto Lattuada 1988 : Les Rats de Montsouris de Maurice Frydland Filmographie de Michel AUCLAIR | |
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