Jean ANGELO
 Acteur français
Jean Angelo a été incontestablement l’une des plus grandes stars du muet français. Avec son allure virile de séducteur, il a incarné avec autorité le héros, le mari, l’amant et l’aventurier passant de Surcouf à Robert Macaire, plus fort que le danger dans les bras des plus belles icones de la Belle Époque.
Jean Angelo, de son vrai nom Jean Jacques Barthélémy, voit le jour à Paris, le 17 mai 1888, Il prétendra avoir fait ses débuts au théâtre à l’âge de 15 ans auprès de sa marraine Sarah Bernhardt lors d’une tournée en Amérique dans Lucrèce Borgia. Pourtant, on trouve sa trace à l’affiche des Mauvais Bergers d’Octave Mirbeau auprès de Sarah et Lucien Guitry en 1897 à moins qu’il s’agisse d’un synonyme ou qu'il ait fait une apparition dans un rôle d'enfant. Quoiqu’il en soit, ce fils de comédien va occuper les emplois de jeunes premiers comme Armand Duval dans La Dame aux Camélias, Gennaro dans Lucrèce Borgia, Flambeau dans L’Aiglon auprès de Sarah Bernhardt à laquelle il donne encore la réplique dans La Tosca, Les Bouffons, Fedora et Adrienne Lecouvreur.
Jeune premier du cinéma d'art muet
Jean Angelo débute dans un petit rôle dans L’assassinat du duc de Guise d’André Calmettes. Il enchaîne avec de nombreux films d’art signés par Albert Capellani (Notre Dame de Paris, Les Mystères de Paris, Les Misérables) ou Michel Carré (La Laide conte hindou, Ordre du Roy). L’acteur dans une interview affirme avoir tourné 22 scénarios en un mois mais sous la direction de Capellani même si sa présence dans Le Trouvère auprès de Francesca Bertini n’est pas confirmée. Il retrouve Sarah Bernhardt dans La Reine Élisabeth et Mères Françaises. Le séduisant acteur à la belle prestance ne se démarque cependant pas des nombreuses troupes qui fleurissent avant guerre. Henri Fescourt envisage de lui confier le rôle d’Edmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo mais la guerre éclate et quand le tournage reprend, Jean Angelo blessé à deux reprises est remplacé par Léon Mathot. Souvent sursitaire pour cause de tournées théâtrales, il doit se contenter du tournage de courts métrages jusqu’à la fin du premier conflit mondial.
Le héros sans peur
La paix revenue, Jean Angelo s’épanouit dans un emploi de séducteur d’âge mûr. Il devient une énorme vedette après le beau mélo Expiation de Camille de Morlhon d’après Maupassant et le grand succès de L’Atlantide de Jacques Feyder adapté de Pierre Benoît où il est un impeccable capitaine Morhange auprès de Brigitte Helm. Son aura dépasse les frontières et il tourne Le Sacrifice divin à Hollywood, Hôtel Potemkin en Allemagne, L’Image de Jacques Feyder en Autriche. Son physique viril et puissant lui permet de jouer les séducteurs comme le comte de Vandeuvres dans Nana de Jean Renoir avec Catherine Hessling, le prince Vlasco dans Marquitta également de Renoir avec Marie-Louise Iribé ou dans La Riposte auprès de Nathalie Lissenko, les aventuriers comme Muzio dans Le Chant de l’amour triomphant de Victor Tourjansky, Robert Macaire pour Jean Epstein, Étienne Ranson dans L’Aventurier d’après Alfred Capus ou le corsaire Robert Surcouf pour Luitz-Morat. Il incarne enfin un impressionnant Edmond Dantès dans la nouvelle version de Monte-Christo livrée par Henri Fescourt auprès de la grande actrice allemande Lil Dagover. Sa notoriété est alors au sommet.
Une fin prématurée au début du parlant
Bientôt le cinéma devient parlant et ne doit pas poser de problèmes à Jean Angelo qui a tout appris au théâtre. Cependant, son jeu puissant, très stylisé semble un peu démodé et théâtral, en dépit d’une présence remarquable. Il est le marquis de Sévigné dans L’Homme qui assassina auprès de Marie Bell, le prince Fedor dans Mon Cœur incognito avec Mady Christians en reine d’un royaume imaginaire, l’inspecteur Brémont dans l’amusant film policier Le Triangle de Feu d’Edmond T. Gréville et joue pour la seconde fois Morhange dans la version française de L’Atlantide de Georg-Wilhelm Pabst tandis que son rôle est tenu par Gustav Diessl dans la version allemande. Il joue encore les séducteurs dans la comédie policière insignifiante Trois balles dans la peau avec Colette Darfeuil mais attrape une pneumonie en Corse pendant le tournage de Colomba de Jacques Séverac. L’acteur décède le 26 novembre 1933, à Paris à 45 ans. Il avait épousé le 18 septembre 1929 Gabrielle de Lourdin.


FILMOGRAPHIE :

Avec Catherine Hessling
1908 : L’assassinat du duc de Guise d’André Calmettes
1908 : Salomé d’Albert Capellani
1908 : Le Trouvère (Il Travatore) d’Albert Capellani
1908 : Fra Diavolo d’Albert Capellani
1908 : La fille du contrebandier de George Le Faure
1909 : La laide, conte hindou de Michel Carré
1909 : Ordre du Roy de Michel Carré
1909 : La Légende du violoneux d’Adolphe Adenis
1909 : Vengeance corse de René Chavrance
1910 : La folle des ruines de réalisateur anonyme
1910 : Le joueur de cornemuse de Charles Torquet
1911 : La faute de la sœur aînée de réalisateur anonyme
1911 : La générosité du mari de réalisateur anonyme
1911 : Notre Dame de Paris d’Albert Capellani
1911 : Les misérables d’Albert Capellani
1911 : Les millions de l’orpheline de Daniel Riche
1911 : La douce Alsace de Louis Le Forestier
1912 : La Bien-Aimée d’Albert Capellani
1912 : Les mystères de Paris d’Albert Capellani
1912 : La reine Elisabeth (Queen Elizabeth) de Louis Mercanton & Henri Desfontaines
1913 : L’Argent ne fait pas le bonheur de Daniel Riche
1913 : Le Bonheur par l’enfant de Daniel Riche
1913 : La dernière Heure de Daniel Riche
1914 : Vendetta de Louis Mercanton & René Hervil
1916 : Mères Françaises de Louis Mercanton & René Hervil
1917 : Par la Vérité de Gaston Leprieur & Maurice de Féraudy
1918 : Expiation de Camille de Morlhon
1918 : Le Sacrifice divin (The divine Sacrifice) de George Archainbaud
1920 : Les chères Images d’André Hugon
1921 : Fromont jeune et Risler aîné d’Henry Krauss
1921 : L’Atlantide de Jacques Feyder
1921 : L’Autre de Roger de Châteleux
1922 : La Riposte de Victor Tourjansky
1922 : La maison dans la forêt de Jean Legrand
1922 : L’Écuyère de Léonce Perret
1923 : Le chant de l’amour triomphant de Victor Tourjansky
1924 : L’Aventurier de Maurice Mariaud
1924 : Hotel Potemkin (Die letzte Stunde) de Max Neufeld
1924 : Le double Amour de Jean Epstein
1924 : Surcouf de Luitz-Morat (8 épisodes)
1925 : Barocco de Charles Burguet
1925 : Les aventures de Robert Macaire de Jean Epstein (5 épisodes)
1926 : La fin de Monte-Carlo (Montecarlo) de Mario Nalpas& Henri Etiévant
1926 : Martyres de Charles Burguet
1926 : Nana de Jean Renoir
1927 : Chantage d’Henri Debain
1927 : La Ronde infernale de Luiz-Morat
1927 : Une Java de Jean de Size
1927 : Zwei unterm Himmelszelt de Johannes Guter
1927 : Marquitta de Jean Renoir
1928 : La Vierge folle de Luitz-Morat
1928 : Le crime de Vera Mirzewa (Der Fall des Staatsanwalts M...) de Rudolf Meinert
1928 : Monte-Cristo d’Henri Fescourt
1929 : L’Enfant de l’amour de Marcel L’Herbier
1929 : Mon Cœur incognito d’André-Paul Antoine & Manfred Noa
1930 : L’Homme qui assassina de Curtis Bernhardt & Jean Tarride
1930 : La dernière Berceuse de Gennaro Righelli
1931 : Le sergent X de Vladimir Strizhevsky
1931 : Atout cœur d’Henry Roussel
1932 : Le Triangle de feu de Johannes Guter & Edmond T. Greville
1932 : L’Atlantide de Georg Wilhelm Pabst
1933 : Trois balles dans la peau de Roger Lion
1933 : Colomba de Jacques Séverac


Filmographie de Jean ANGELO
 
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