André ALERME
 Acteur français
André Alerme était une rondeur spécialisée dans les rôles de gros monsieur affairé qui se donne l'air important de façon plus ou moins ridicule. Volontiers bonhomme, il pouvait se montrer odieux et décavé. Il reste dans la mémoire comme le bourgmestre de La Kermesse Héroïque de Jacques Feyder et comme un des plus pittoresques excentriques du cinéma français.
C'est à Dieppe en Haute-Normandie que naît André Alerme le 9 septembre 1877. Ce fils de bonne famille, fils de médecin-dentiste, commence des études de médecine, s'intéresse à la sculpture avant de tout abandonner pour se lancer dans une carrière théâtrale. Son frère Michel Alerme a été un colonel tristement connu comme proche du régime de Vichy. C'est à Paris, au début des années 1900 qu'André Alerme fait ses débuts sur scène. Il est encore mince et le cheveu bien fourni quand il décroche ses premiers succès aux théâtres du Gymnase ou de la Renaissance avec La Rafale et La Griffe, deux pièces d'Henri Bernstein, Le passe-partout de Georges Thurner ou En garde ! d'Alfred Capus et Pierre Veber. Au cours de son parcours sur scène, principalement dans des pièces que l'on joue sur les boulevards, il est l'interprète, entre autres, de Mademoiselle ma mère de Louis Verneuil, Une petite main qui se place de Sacha Guitry, Son mari de Paul Géraldy, Y'avait un prisonnier de Jean Anouilh ou La femme en blanc et Noix de coco de Marcel Achard. En 1925, il tourne son unique film muet Amour et carburateur de Pierre Colombier.
Un excentrique chauve tout en rondeur
Après 1936, André Alerme privilégie le cinéma au théâtre, moins fatigant et beaucoup plus rémunérateur. L'homme a pris en rondeur et son crâne est maintenant totalement dégarni, mais sous cette jovialité apparente se cache une personnalité volcanique, ce qui va lui permettre de composer toute une gamme de personnages fantasques devenant ainsi l'un des plus remarquables acteurs de composition de l'entre deux guerres. De ceux que l'on nomme les excentriques du cinéma. Dans son premier grand film Le blanc et le noir, une adaptation de la pièce du même nom de Sacha Guitry par Robert Florey, il partage l'affiche avec Raimu et Fernandel débutant. Ses rôles les plus marquants, il les tourne sous la direction de Jacques Feyder. Le cinéaste fait de lui le mari de Françoise Rosay dans Pension Mimosas et dans La kermesse héroïque où en bourgmestre cocu et lâche de la ville flamande de Boom, il est au meilleur de sa forme. André Alerme excelle dans les rôles d'aristocrates, de notables ou de militaires dans plus de soixante-dix productions sous la direction des grands noms du cinéma français, de Marc Allégret (Mam'zelle Nitouche) à Gilles Grangier (Par la fenêtre) en passant par Julien Duvivier (L'Homme du jour), Henri Diamant-Berger (Miquette et sa mère), Alexandre Esway (Éducation de Prince), Henri Decoin (Mademoiselle ma mère), Abel Gance (Paradis perdu), Marcel l'Herbier (La comédie du bonheur) et André Cayatte (La fausse maîtresse). En 1938, Georg Wilhelm Pabst lui offre le rôle du directeur de l'agence télégraphique des informations mondiales dans Le drame de Shanghai, puis il incarne notamment, saint Pierre dans Les gueux au paradis de René Le Hénaff, le père aveugle d'Odette Joyeux dans Pour une nuit d'amour d'Edmond T. Gréville et celui de Suzy Carrier dans Bichon de René Jayet. Après une dernière apparition en 1951 dans Cet âge est sans pitié de Marcel Blistène, l'acteur s'éloigne définitivement de la vie d'artiste.
Hommage BD posthume
Après presque dix ans de retraite, André Alerme meurt discrètement le 31 janvier 1960 à Montrichard, petite ville au bord du Cher en région Centre. On se rappellera de lui quand un hommage lui sera rendu par René Gosciny et Albert Uderzo en 1974 lors de la publication d'une aventure d'Astérix et Obélix, Le cadeau de César, où l'on reconnaît l'acteur sous les traits de l'aubergiste Orthopédix qui reçoit en cadeau le village des irréductibles gaulois.


FILMOGRAPHIE :

Avec Danielle Darrieux
1925 : Amour et carburateur de Pierre Colombier
1931 : Son altesse l'amour de Robert Péguy & Eric Schmidt
1931 : Le blanc et le noir de Robert Florey
1931 : Mam'zelle Nitouche de Marc Allégret
1931 : Sa meilleure cliente de Pierre Colombier
1931 : La dame de chez Maxim's d'Alexander Korda
1932 : La merveilleuse journée d'Yves Mirande & Robert Wyler
1932 : La fleur d'oranger d'Henry Roussel
1933 : Tout pour rien de René Pujol
1933 : La femme idéale d'André Berthomieu
1933 : Miquette et sa mère d'Henri Diamant-Berger
1934 : L'hôtel du Libre Echange de Marc Allégret
1934 : Le voyage de monsieur Perrichon de Jean Tarride
1934 : Pension Mimosas de Jacques Feyder
1934 : Ferdinand le noceur de René Sti
1935 : Tovaritch de Jacques Deval, Germain Fried, Jean Tarride & Victor Trivas
1935 : La Kermesse héroïque de Jacques Feyder
1935 : Un mauvais garçon de Jean Boyer
1935 : Arènes joyeuses de Carl Anton
1936 : Le secret de Polichinelle d'André Berthomieu
1936 : Prends la route de Jean Boyer
1936 : Le grand refrain d'Yves Mirande
1936 : Mademoiselle ma mère d'Henri Decoin
1936 : L'homme du jour de Julien Duvivier
1936 : L'assaut de Pierre-Jean Ducis
1937 : Le chanteur de minuit de Léo Joannon
1937 : Vous n'avez rien a déclarer ? de Léo Joannon
1937 : La bataille silencieuse de Pierre Billon
1937 : Aloha, le chant des îles de Léon Mathot
1937 : Balthazar de Pierre Colombier
1937 : Éducation de prince d'Alexandre Esway
1937 : Ma sœur de lait de Jean Boyer
1938 : Le drame de Shanghai de Georg Wilhelm Pabst
1938 : L'ange que j'ai vendu de Michel Bernheim
1938 : Mon curé chez les riches de Jean Boyer
1938 : Farinet ou l'or dans la montagne de Max Haufler
1938 : Accord final d'Ignacy Rosenkranz
1938 : Visages de femmes de René Guissart
1938 : Un fichu métier de Pierre-Jean Ducis
1939 : Paradis perdu d'Abel Gance
1939 : L'homme qui cherche la vérité d'Alexander Esway
1939 : Nord-Atlantique de Maurice Cloche
1940 : La comédie du bonheur de Marcel L'Herbier
1940 : L'an quarante de Fernand Rivers
1941 : La prière aux étoiles de Marcel Pagnol
1941 : Romance de Paris de Jean Boyer
1941 : L'âge d'or de Jean de Limur
1941 : Dernière aventure de Robert Péguy
1942 : Le voile bleu de Jean Stelli
1942 : L'amant de Bornéo de Jean-Pierre Feydeau & René Le Henaff
1942 : La fausse maîtresse d'André Cayatte
1942 : Patricia de Paul Mesnier
1942 : Lettres d'amour de Claude Autant-Lara
1942 : Le baron fantôme de Serge de Poligny
1943 : L'homme sans nom de Léon Mathot
1943 : Arlette et l'amour de Robert Vernay
1943 : La valse blanche de Jean Stelli
1943 : Coup de tête de René Le Hénaff
1944 : Le cavalier noir de Gilles Grangier
1944 : Farandole d'André Zwoboda
1945 : Trente & quarante de Gilles Grangier
1945 : Pour une nuit d'amour d'Edmond T. Gréville
1945 : Leçon de conduite de Gilles Grangier
1945 : Les gueux au paradis de René Le Hénaff
1945 : Les malheurs de Sophie de Jacqueline Audry
1946 : L'arche de Noé d'Henry Jacques
1946 : Par la fenêtre de Gilles Grangier
1947 : Le dolmen tragique de Léon Mathot
1947 : Bichon de René Jayet
1947 : Le voleur se porte bien de Jean Loubignac
1948 : Toute la famille était là de Jean de Marguenat
1949 : Un trou dans le mur d'Emile Couzinet
1951 : Banco de prince de Michel Dulud
1951 : Cet âge est sans pitié de Marcel Blistène


Filmographie d'André ALERME
 
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