|  | Pierre ALCOVER | |
| Acteur français | ||
|  | Avec sa forte stature et sa voix autoritaire, Pierre Alcover était taillé pour jouer les brutes épaisses. Marcel L’Herbier en fit un grandiose banquier dans L’Argent. Réduit aux rôles de complément au moment du parlant, il su imposer des personnages bourrus dans certains chefs-d’œuvre du cinéma hexagonal. Il fit en outre une grande carrière au théâtre avec un vaste répertoire. Le hasard veut que Pierre Alcover naisse le 14 mars 1893, à Châtellerault. Son père ouvrier espagnol et sa femme enceinte, originaires de Majorque désirent rejoindre la Belgique pour une vie meilleure mais doivent faire une halte dans le Poitou. Ils vont après la naissance de Pedro Antonio Alcover, s’installer à Liège et ouvrir un magasin de primeurs. Le jeune garçon suit sa scolarité chez les Jésuites. Passionné de littérature, il rêve de théâtre. Remarqué par Paul Mounier de la Comédie Française, il décide de venir tenter sa chance à Paris. Il s’y rend à pied et sans un sou et travaille comme fort des Halles. Grand acteur de théâtre Admis au Conservatoire de Paris en 1914, il en ressort deux ans plus tard avec un premier prix de comédie et un second prix de tragédie. Ayant conservé la nationalité espagnole (à laquelle il ne renoncera jamais), il échappe à la mobilisation. Il débute sur les planches dans La Veillée d’armes en 1917. Admis à la Comédie Française, Pierre Alcover démontre l’étendue de son registre passant du classique avec Athalie et Andromaque de Racine au vaudeville comme Le Gendre de monsieur Poirier de Labiche. Il débute au cinéma en 1917 en tournant plusieurs films sous la direction de Maurice Chaillot. Il décroche son premier grand rôle dans Marion Delorme d’Henry Krauss. André Antoine en fait un conducteur de péniche qui cherche à dépouiller son patron dans L’Hirondelle et la Mésange. Mais le film est bloqué à sa sortie et ne reverra le jour qu’en 1984 grâce aux efforts pendant deux ans du monteur et réalisateur Henri Colpi. Il claque la porte de la Comédie Française en 1920 et épouse la veuve de son ami Georges Grand, Gabrielle Colonna Romano. Il ne quittera plus cette grande tragédienne, élève de Sarah Bernhardt, sociétaire de la Comédie Française et modèle d'Auguste Renoir. Saccart le magnifique Malgré son départ de la Grand Maison dont il n’apprécie pas la rigueur et les contraintes, Pierre Alcover continue à se produire sur scène dans La Flamme de Charles Méré, Judith d’Henry Bernstein et L’Esclave errante d’Henry Kistemaeckers. Au cinéma, grâce à sa stature imposante, il excelle dans plusieurs drames en incarnant des notables comme l’énigmatique monsieur Pablo dans Champi-Tortu de Jacques de Baroncelli, l’industriel Ferraud dans La Maison Vide de Raymond Bernard, le riche Philippeau dans Les Roquevillard de Julien Duvivier, le baron Friedrich dans La Chèvre aux pieds d’or de Jacques Robert. C’est surtout la rencontre avec Marcel L’Herbier qui va être déterminante avec un rôle secondaire dans Feu Mathias Pascal auprès d’Ivan Mosjoukine puis surtout le banquier véreux Nicolas Saccard dans L’Argent, adaptation impressionniste du roman d’Émile Zola. Il y est entouré de Brigitte Helm, Marie Glory et Yvette Guilbert. Un excellent second rôle Le cinéma parlant ne doit pas lui poser de problème tant l’exercice vocal lui est familier. Mais son seul rôle en tête d’affiche dans La petite Lise de Jean Grémillon est un échec et Pierre Alcover doit se contenter de rôles de complément. Il va ainsi à travers des rôles de brutes s’imposer comme un des meilleurs seconds rôles des années trente. Il campe un gardien de prison dans Criminel auprès d’Harry Baur, un mauvais garçon dans Liliom, le seul film français de Fritz Lang, un colon entêté dans Bourrasque de Pierre Billon, un général russe dans Au service du tsar, un inoubliable commissaire de Scotland Yard dans Drôle de Drame de Marcel Carné, un complice crapuleux de Louis Jouvet dans Carnet de Bal de Julien Duvivier, le gouverneur de Varsovie dans La Citadelle du Silence et une brute épaisse dans L’Affaire du Courrier de Lyon d’Autant-Lara et Lehmann. Mais le bonhomme sait aussi faire preuve d’humour comme en attestent les comédies dans lesquelles il fait des compositions savoureuses comme Théodore et Compagnie avec Raimu, Ernest le Rebelle avec Fernandel, Le Château des quatre Obèses d’Yvan Noé ou Saturnin de Marseille avec Gorlett. Il fait une dernière apparition à l’écran en 1943 dans Le Colonel Chabert aux côtés de son ami Raimu. Après plusieurs années de combat contre la maladie, Pierre Alcover s’éteint à Paris, le 10 novembre 1957. Gabrielle le rejoint en 1981. Leur fille Marie-Anne deviendra médcin et leur petite fille Catherine Alcover sera également comédienne. FILMOGRAPHIE : | |
|  Avec Louis Jouvet | 1917 : La mort rédemptrice de Maurice Chaillot 1917 : Chiffon de Papier de Maurice Chaillot (cm) 1917 : L’affaire Tisseron de Maurice Chaillot (cm) 1917 : Le Sorcier de Maurice Chaillot (cm) 1918 : Marion Delorme de Henry Krauss 1918 : Le Baron mystère de Maurice Challiot (8 épisodes) 1920 : L’Hirondelle et la Mésange d’André Antoine 1920 : Le drame des eaux mortes de Joseph Faivre 1920 : Champi-Tortu de Jacques de Baroncelli 1921 : La Maison vide de Raymond Bernard 1921 : Les Roquevillard de Julien Duvivier 1923 : La Faute des autres de Jacques Olivier 1925 : Feu Mathias Pascal de Marcel L’Herbier 1925 : La Chèvre aux pieds d’or de Jacques Robert 1926 : En Plongée de Jacques Robert 1928 : L’Argent de Marcel L’Herbier 1930 : La petite Lise de Jean Grémillon 1930 : Le Million de René Clair (scène coupée au montage) 1932 : Le Mariage de mademoiselle Beulemans de Jean Choux 1932 : Criminel de Jack Forrester 1933 : Tout pour rien de René Pujol 1933 : Théodore et Compagnie de Pierre Colombier 1934 : Liliom de Fritz Lang 1934 : Le Billet de mille de Marc Didier & Jack Forrester 1935 : Sous la terreur de Marcel Cravenne 1935 : L’heureuse Aventure de Jean Georgescu 1935 : Bourrasque de Pierre Billon 1935 : Coup de vent de Jean Dréville 1936 : Drôle de drame de Marcel Carné 1936 : Au service du Tzar de Pierre Billon 1936 : Deuxième bureau de Pierre Billon 1936 : Donogoo de Henri Chomette & Reinhold Schünzel 1936 : L’homme de nulle part de Pierre Chenal 1937 : Un carnet de bal de Julien Duvivier 1937 : Le Messager de Raymond Rouleau 1937 : La Griffe du Hasard de René Pujol 1937 : La Citadelle du silence de Marcel L’Herbier 1937 : L’Affaire du courrier de Lyon de Maurice Lehmann & Claude Autant-Lara 1938 : Nuits de princes de Vladimir Strijewski 1938 : La Rue sans joie d’André Hugon 1938 : Ernest le rebelle de Christian-Jaque 1939 : Saturnin de Marseille d’Yvan Noé 1939 : L’étrange Nuit de Noël d’Yvan Noé 1939 : Le Château des quatre obèses d’Yvan Noé 1940 : Parade en sept nuits de Marc Allégret 1943 : Le Colonel Chabert de René Le Hénaff Filmographie de Pierre ALCOVER | |
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